La forêt du Sapet et les batailles avec les habitants d’Ancelle
Dans le fonds territorial, nous dit l’abbé ALLEMAND, se trouvait un quartier nommé le SAPET, indivis et limitrophe entre la Bâtie-Neuve et Ancelle. Il comprenait des bois, des pâturages et des terrains vagues. Dès un temps reculé, il donna lieu à des contestations entre les deux communautés. En 1445, le châtelain du Champsaur fut sommé de régler les désaccords. En 1452, une sentence arbitrale fut prononcée, par laquelle des arbitres délimitèrent les terrains litigieux, fixèrent les endroits où chacune des parties aurait le droit de bûchage et de pâturage, décidèrent que les habitants de la Bâtie-Neuve ne cultiveraient que les terrains déjà cultivés.
Et que si ceux d’Ancelle voulaient défricher des parcelles, ils devaient les clore de haies ; que les premiers auraient droit de passage sur le terroir des seconds pour extraire leur bois de la forêt. Toutefois les difficultés ne cessèrent de s’élever et les différends ne furent terminés qu’au XIXe siècle par une nouvelle délimitation des possessions de chaque village.
La scène se situe au XVe siècle.
On raconte qu’au quartier de MALLEMORT, à mi-distance entre le col de Moissière et le village de la Bâtie-Neuve, un combat meurtrier se serait déroulé entre les bastidons et les habitants d’Ancelle, à propos de pâturages mal délimités L’Abbé REYNIER, qui rapporte les faits, écrit : « Pour tromper leurs ennemis en les portant à croire à une retraite, les gens d’Ancelle avaient ferré leurs mulets à rebours et s’étaient placés en embuscade au flanc de la montagne. Tombant ensuite sur les gens de La Bâtie, ils les avaient taillé en pièces». Les victimes pansèrent leurs blessures, à quelques pas de là, auprès d’une source nommée depuis la Fontaine des Trépassés ».
A la Bâtie-Neuve on raconte la même histoire mais en sens opposé : l’idée de ferrer les mulets à l’envers serait née dans l’esprit des bastidons et c’est ainsi qu’ils auraient massacré les Ancellus.
Chaque printemps, messe et pique-nique animé par la fanfare locale réunissent les habitants du village au Sapet. Ils avaient aussi, entre les deux guerres, improvisé une troupe de théâtre qui, avec l’orchestre local, fêtait le changement d’année.
D’autres hameaux : Les Odouls, les Astiers les Clots, les Brès, Saint-Richard, Espagnes, Les Irels se dorent au soleil auprès d’un charmant petit lac et s’ils n’ont aucune histoire, ils respirent toutefois, tranquillité et joie de vivre.