III. La vie religieuse
Les congrégations.
La paroisse de la Bâtie-Neuve possédait une congrégation de Pénitents blancs. La bannière, la croix processionnelle en bois, les lanternes, les fanaux sont restés, jusqu’en 1928, exposés au fond de l’église. Après la mort de l’Abbé AYE, ils ont été dispersés Dieu sait où. La confrérie mourut avec la disparition de ses membres, ses statuts demeurent introuvables, les archives départementales ne les possèdent pas.
Reposoirs et processions.
À la Bâtie-Neuve, pour la fête de l’invention de la Sainte-Croix, le 3 mai, on portait bénir les croix, qui, plantées dans les champs, protégeaient les récoltes. L’usage s’est perpétué pendant longtemps. La procession pour les fruits de la terre avait lieu de mai à septembre, de l’église paroissiale jusqu’à la croix votive élevée sur la place du château. Elle est morte en 1928. Pour la Fête-Dieu, le Saint sacrement faisait le tour du village par la rue principale et la place du château. Des reposoirs étaient dressés. Celui du château, sous un grand tilleul, comportait des personnages vivants : petites filles en costumes d’anges, d’autres jetant des fleurs devant le prêtre portant l’ostensoir. Une autre procession, le 15 août, en l’honneur du vœu de Louis XIII, empruntant comme itinéraire le chemin du Barry et la route nationale.
La Bâtie-Neuve qui était, toutes les années, ravagée par la grêle, fit vœu de venir en procession au Laus, le jour de la visitation et depuis, nous dit un manuscrit conservé à la basilique, « nous avons vu des paroisses voisines grêlées sans que la Bâtie-Neuve n’ait reçu de dommage ». Ce pèlerinage ne s’est jamais interrompu.
Enfin la Saint-Pancrace était la grande affaire de l’année. Après la cérémonie religieuse que nous avons déjà évoquée, avait lieu un repas groupant parents et amis. Son menu était traditionnel : la daube et des tourtes de toute nature, nous en donnerons les recettes. Les agapes se prolongeaient : jeux forains, jeux traditionnels. Toujours les mêmes dans les fêtes patronales du pays gavot : le jeu de la poêle, le jeu du citron, les vases d’abondances, le mât de cocagne, la course en sac. Un bal, dans une enceinte entourée de jeunes pins coupés la veille et décorés de guirlandes, réunissait une grande affluence. La journée du lundi suivant était en général consacrée au jeu de boules, non à la pétanque mais à « la longue ».
La célébration de la Saint-Pancrace n’a pas disparu !
La dernière fête de l’année avant le cycle calendal était celle de la Sainte-Barbe, patronne des artilleurs et des sapeurs-pompiers. La compagnie de pompiers de la Bâtie-Neuve faisait célébrer, ce jour là, une messe où elle assistait en corps. Un repas corporatif s’en suivait.